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Le Delay

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Cet article est tiré du superbe site Ziggy's Sonorisation. Il est reproduit ici avec, bien sûr, la sympathique autorisation de Ziggy himself ;o) Nous vous conseillons vivement d'aller y faire un tour, vous y trouverez d'autres articles, qui n'ont pas forcément leur place chez nous, notamment sur les micros, les consoles, les amplis etc...


Exemples pratiques
Voix et autres
Utilisations spécifiques
Références

Le delay ou écho sert comme la reverb à la spatialisation du son. D’ailleurs reverb et delay sont à la base les mêmes choses à savoir des réflexions du son. La principale différence est que le delay ou l’écho correspond à une ou plusieurs réflexions précises et distinctes tandis que la réverbe est le résultat du mélange d’une multitude de réflexions diverses et qu’on n’entend plus distinctement les réflexions (voir à ce sujet la fiche "LA REVERBE" ou encore l'excellllllllllent exposé de Vincent Burel sur le sujet).

Dans le mix, le delay remplace souvent la réverbe car dans l’ensemble, il crée le même effet, c’est-à-dire un espace sonore autour du son principal sans pour autant charger le mix de sons superflus (traînées de réverbe).

Dans le temps, on utilisait des magnétos à bandes pour produire des échos. Plus tard, on a ajouté des têtes de lecture supplémentaires pour avoir plus de contrôle sur le nombre et la vitesse des répétitions. Jimmy Page, Hendrix et Ritchie Blackmore furent des grands novateurs dans ce domaine. Aujourd’hui, la technologie numérique a remplacé les délais analogiques.

Les réglages qu’on trouve généralement sur un processeur de delay sont :

  • Type : donne un choix de divers delays :
    • MONO-DELAY – produit une ou plusieurs répétitions du son en mono
    • STÉRÉO-DELAY - produit une ou plusieurs répétitions du son en stéréo. La plupart du temps, on peut régler les paramètres Time et Feedback indépendamment pour le côté gauche et droit
    • PING-PONG – produit des répétitions qui sont balancées de gauche à droite et vice versa
    • TAP-DELAY – donne libre choix au placement aussi bien dans le temps (Time) que dans le champs stéréophonique gauche droite (Pan) des répétitions du son
    • SAMPLING ou HOLD enregistre une phrase qu’on met ensuite en boucle. Certains appareils permettent même la lecture à l’envers.
  • Time : règle le temps de retardement. En général, les valeurs sont en millisecondes (msec) ; mais, sur certains appareils, on peut choisir également d’autres valeurs comme feet, mètres ou BPM (beats per minute - « nombre de noires par minute »...) ce qui est très pratique pour régler le delay sur un tempo donné.
  • Feedback : avec ce paramètre, on règle le nombre de répétitions.
  • Tap : en tapant sur ce bouton dans le rythme du morceau, le delay-time se cale automatiquement sur le tempo (parfois, on peut brancher un interrupteur pour rentrer le tempo au pied).
  • MIX ou LEVEL : permet de mélanger le son initial (dry) avec le delay (wet).
  • LOW-PASS ou HIGH DAMPING : affecte les aigus du delay. On utilise ce réglage pour simuler les delays analogiques ou à bandes qui avaient toujours beaucoup de mal à reproduire les aigus au-dessus de 8 kHz, mais ce qui donnait en même temps une certaine chaleur au son.
  • RATE et DEPTH : beaucoup d’appareils de delay intègrent aujourd’hui un petit processeur de modulation (chorus etc.), qui colore les répétitions. Avec les paramètres Rate et Depth, on règle la vitesse et l’intensité de la modulation.


Quelques exemples pratiques d'utilisation

Autant la réverbe est importante pour relever la couleur d’un instrument ou pour créer un espace sonore cohérent dans un mix, autant on a vite fait de bousiller un mix en en mettant trop ou en détruisant l’espace sonore avec une réverbération incohérente ! L’excès de réverbe fatigue rapidement l’écoute et rend le mix flou en noyant les instruments dans des traînées de son diffus et omniprésent. C’est pour ces raisons qu’elle est souvent remplacée par le delay.

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Général

Le delay peut être appliqué sur tous les instruments (attention avec les instruments rythmiques, où ça reste très délicat). En général, on règle le delay sur le tempo (noire, blanche, croche etc.) du morceau pour ne pas perturber la rythmique.

Si l’appareil n’a pas la fonction TAP ni de réglage BPM, il faut calculer ces valeurs soi-même. C’est très simple si vous connaissez le tempo du morceau (boite à rythme ou midi) : on sait qu’une minute a 60.000 millisecondes et le tempo d’un morceau est donné en nombre de noires par minute. Il suffit donc de diviser 60.000 par le tempo (BPM) pour obtenir la valeur pour une noire en millisecondes (ms).

Exemple : tempo = 120 ; le delay-time sera de 500 msec pour caler sur la noire et de 250 pour caler sur la croche (deux croches font une noire). Sinon, il faut d’abord trouver le tempo du morceau avec une boîte à rythme ou un métronome. Il est toujours préférable de caler le delay (même pour les petites valeurs) sur le tempo du morceau. Tout sonnera plus cohérent. Un conseil, d’ailleurs, qui s’applique aussi sur les réglages de vitesse des modulations (flanger, phaser etc.). Essayez aussi des valeurs un peu exotiques comme le triolet de croche par exemple qui donne parfois des résultats surprenants.

Réglez le nombre de répétitions toujours au strict minimum pour obtenir l’effet voulu, car ces délais traînants dans le mix deviennent vite bruyants.

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Voix

La voix est pratiquement toujours traitée avec du delay. Le plus souvent, on le réglera en stéréo-spread, ce qui veut dire, qu’en plus de la voix au milieu du mix, on ajoutera deux delays à gauche et à droite (par exemple à 20 et 30 msec ou 40 et 50 msec) avec une seule répétition. Ceci donnera une bonne image stéréophonique.

Un autre effet très connu est l’écho à la John Lennon. On mets un delay de 120 msec avec environ 4 répétitions réglé assez fort.

Un réglage de delay qui simule bien une reverb sans pour autant salir ou noyer le son est un delay stéréo ou mono de 200 msec avec 3 ou 4 répétitions qui seront mixées bien derrière le son original.


Guitare

Ce sont les guitaristes qui utilisent le plus souvent le delay. Pour un son lead, le delay est souvent réglé sur environ 300 msec avec 3 à 5 répétitions. Il peut être réglé aussi sur la noire voire la blanche, ce qui est préférable pour soutenir la rythmique du morceau.

Un effet très spectaculaire est de régler le delay sur la double-croche avec une seule répétition et de jouer un riff ou une phrase en croche ! (essayez aussi le triolet !) Pour un son Rockabilly, on utilise un delay du style slap-back avec un retard d’environ 120 msec.

On utilise également un slap mono ou stéréo assez court (20 à 60 msec) pour gonfler une guitare rythmique. Il faut savoir qu’un delay à moins de 20 msec n’est plus perçu par l’oreille comme une réflexion distincte mais se mélange avec le son original et donne l’impression d’un son plus gros !

Une astuce de studio est de placer le son original à disons 8 heures à gauche et le son retardé d’environ 20 ou 40 msec à 4 heures à droite ce qui donne une impression de stéréophonie.


Batterie et percussions

Sur la batterie et tous les instruments à percussion, on utilise plutôt de la reverb car le delay détruit trop facilement les figures rythmiques. L’exception est le Reggae ou les Slows en variété où le delay est fréquemment utilisé sur la caisse claire. Les répétitions sont alors réglées sur la noire ou le plus souvent sur la croche (Reggae) et le Feedback sur 3 ou 4 répétitions.

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Utilisations spécifiques

On utilise le delay pour coordonner plusieurs systèmes de diffusion dans les grandes sonorisations (stades, open air etc.). On sait que le son parcourt 330 mètres par seconde ce qui fait qu’un spectateur qui se trouve à 300 mètres de la scène entendra le son une seconde plus tard que son copain qui est juste devant la scène. On connaît bien ce phénomène de voir le batteur frapper sur la caisse claire et d’entendre le son plus tard. Si, pour couvrir l’ensemble du stade, on a installé une deuxième sono, disons à 300 mètres, le spectateur qui s’y trouve entendra le son en même temps qu’il est produit sur scène, mais une seconde plus tard il réentendra encore le même son (venant de la première sono) ; bordel assuré !! Si, par contre, on retarde le son de la deuxième sono par rapport au système principal (d’une seconde dans notre exemple), tout rentre dans l’ordre et redevient cohérent. On utilise assez souvent un petit retard (de quelques millisecondes) pour les systèmes de retour. Ceci réduit considérablement les risques de larsen, car la boucle son-micro-enceinte-micro est à chaque fois interrompue par le delay.

Un vaste domaine d’utilisation du delay reste la modulation (Flanger, Chorus, Phaser etc.) car ces effets sont à la base des délais qui sont traités de manière dynamique. Un Chorus par exemple est produit par plusieurs délais très courts qui changent constamment de delay-time.

Le Flanger aussi est à la base un écho qu’on produisait avec un magnéto à bande et qu’on ralentissait et accélérait sans arrêt pour créer cet effet turbo-space. Vous pouvez approcher cet effet en réglant le retard très court (2 à 6 msec) et en montant le Feedback (note de l'Espace Cubase ; qui a dit, "Inutile, le FeedBack est déjà bien monté" ? ;op). Ensuite vous jouerez sur ces deux paramètres en même temps.

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Conclusion

Il y a aujourd’hui une grande polémique concernant les délais numériques par rapport à l’analogique. Je reste persuadé qu’avec un bon delay numérique vous pouvez pratiquement tout faire – même simuler sans trop de problème tout engin analogique ou à bandes et les soi-disant avantages (chaleur du son etc.) des appareils analogiques ne justifient plus les problèmes engendrés par ces derniers (souffle, réduction des fréquences, bruits mécaniques des échos à bandes etc.)

Essayez la DL-4 de Line 6 pour la gratte et même Lenny Kravitz craquera !


Références

Tous les délays numériques d’aujourd’hui sont très bons et il faut chercher longtemps pour trouver un truc merdique. Il faut cependant différencier les petites pédales et les processeurs en rack. Les premières sont généralement conçues pour la guitare et le rendement des fréquences n’est pas le même (il y a moins d’aigus) que sur les processeurs en rack. En outre, ils sont beaucoup moins paramétrables que leurs grands frères, mais ne coûtent que la moitié. Pour un bricolage en home-studio, une petite pédale peut faire l’affaire ; pour un travail sérieux, achetez-vous un processeur (spécialisé delay ou multi-effet !). Les spécialistes comme la DL-4 de LINE 6 (guitare) ou la D-TWO de TC ELECTRONICS (studio) ont l’avantage d’intégrer une multitude d’effets de modulations et un maximum de possibilités de paramétrage par rapport aux multi-effets, où le delay a juste une petite place parmi tous les autres effets !

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Ziggy, avec son aimable autorisation, le 01-05-2003

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