Aphro 1
Vous savez ce qu'est un coup de foudre ? Je veux dire le vrai, celui qui vous fait dire "ah ouais, ah là, ouais ouais ouais !". Madame FeedBack ne m'en voudra pas, pas trop, si je dis que je suis tombé raide amoureux d'une... Reverb ,-o))
Comme ce suppo n'est pas signé par Steinberg, Waves ou toute autre grosse industrie, je crois que ça vaut le coup de présenter l'auteur, que certains d'entre vous connaissent déjà. Le mieux est peut-être de le laisser le faire lui-même !
"Vincent Burel, programmeur têtu... J'ai commencé l'informatique avec un ZX81 Sinclair (comme tout le monde) et la MAO sur MSX... :-). Entre directeur artistique et ingénieur du son, programmeur informatique ou pianiste de bar, je n'ai jamais su choisir... J'ai eu la chance de devenir professionnel dans le secteur de l'audionumérique et la MAO en rentrant dans une toute petite boite à Bordeaux y'a 2 ans : la SIPAB (les plug-ins lownmower, quickverb, multiverb sont mes ?uvres de l'époque). Puis j'ai quitté la SIPAB en avril 1998 pour pouvoir m'exprimer pleinement (un artiste a besoin de se sentir libre :-) et pour devenir artisan de l'informatique avec la presque seule contrainte qui est la mienne aujourd'hui : faire quelque chose de différent, de qualité et qui marche. c'est en tout cas ce que j'essaie de faire".
Alors bon, Aphro V1. Une reverb de plus. Mouais. Faisons le tour pour voir ce qu'il y a de différent.
Vincent n'a bien sûr pas à sa disposition une équipe de graphistes qui ne travaille que sur la beauté de l'interface. Mais le résultat est quand même supérieur à ce qu'on trouve en général sur ce type de produit. En fait on a plusieurs interfaces !
L'interface principale
Pas vilaine, non ? On y trouve de quoi faire défiler les presets, de quoi comparer un programme édité avec l'original et de quoi appeler les 3 autres interfaces.
Pre Delay and Gain Interface
Là, on arrive déjà dans un domaine plus concret ! Première chose étonnante, on a aucun bouton pour régler la taille de la pièce simulée. Déroutant au premier abord puis logique quand on découvre la suite. Sur l'interface PGI, on a accès aux réglages de pre-delay, de niveau de signal direct et traité. Banal, me direz-vous... Oui sauf que l'on peut dissocier les canaux droit et gauche en désactivant le bouton Channels Link ! On peut aussi jouer avec quatre boutons d'inversion de phase ! Et là, je me fais engueuler par notre camarade Arnaud LE BOULANGER, qui nous fait
le commentaire suivant. Sans rancune Arnaud ,-o)) N'empêche qu'on obtient des résultats plus qu'étonnants. Même sans toucher aux inverseurs de phase, promis Arnaud, le fait de pouvoir avoir des pre-delays et des niveaux différents à droite et à gauche permet de jouer sur l'espace stéréo facilement.
Pour ceux qui trouvent les réglages par boutons pas pratiques, en un clic droit, on a accès à des options. Des raccourcis clavier sont aussi disponibles !
Color Panel Interface
Si Aphro se distingue c'est bien par cette interface toute en intuition. Plutôt que d'avoir des boutons qui font référence à des connaissances audio et audionumériques que tout le monde n'a pas, Aphro vous propose des réglages qui ne font appel qu'à ce que connaissent vos oreilles. Comme pour l'interface précédente, on peut dissocier les canaux droit et gauche. Bonjour encore les effets obtenus. Le CPI n'est ni plus ni moins qu'un filtre qui dispose de pré-réglages que vous pouvez affiner... à la souris dans deux ch'tites fenêtres toutes colorées ! En bougeant le bidule un peu au hasard, on trouve ce qu'on cherche ou ce qu'on ne cherche pas, ce qui ne manque pas de charme. Avec la pratique, on finit par savoir comment obtenir un effet recherché.
Le problème est que vous faire découvrir cette reverb avec des mots est ridicule. Il faut l'écouter !
J'ai fait un certain nombre d'essais et je peux quand même dire ce que j'ai pu entendre ! Aphro permet d'obtenir des effets tout à fait classiques. Appliqué sur une piste ou tout un mix, le résultat est étonnant. Clair, pas de clic, musical etc. En tripotant les boutons à droite et à gauche, on peut aussi obtenir des effets jamais entendus. Genre, un gros pré-delay à gauche, avec de la brillance et un effet "tunnel" à droite. On dépasse alors le cadre de la réverbération pour arriver dans le domaine de la création sonore. Ce n'est plus pareil ! Attention toutefois, Aphro prend toute sa dimension avec des fichiers stéréo.
Les Presets
Encore de l'innovation ! Quatre banques sont disponibles avec des presets "usine" et des presets "utilisateur". D'un clic de mulot droit, on peut charger d'autres banques, que Vincent propose sur son site. La toute dernière, la Fx, est indispensable !
Et les défauts alors ? Ben, j'en ai trouvé kek zuns tout de même ,-o)) Par exemple, les fenêtres restent en avant-plan, parfois agaçant. J'ai dû intervenir sur les presets car le niveau "Wet" était trop faible pour entendre l'effet, même avec des départs et retours à fond. L'ascenseur sur le côté de l'interface Preset ne défile pas quand on laisse le bouton de la souris enfoncé. Pareil sur les boutons presets de l'interface principale. Ce ne sont que des défauts d'ergonomie et qui n'engagent que moi ,-o))
En résumé, j'ai trouvé la reverb qui sera le principal effet de mon VST. On attend avec impatience l'arrivée de la version suivante qui proposera 256 algos au lieu de... un ! Vincent promet aussi trois nouvelles interfaces dont il garde encore le secret à ce jour. Ca va faire mal c'truc là.
Dernière info, Aphro est assez gourmand en ressource machine, comme tout suppo DirectX, mais pas plus, pas moins qu'un autre. En tout cas moins qu'une célèbre reverb de chez les Vagues ,-o). Côté prix, ben, à 450 balles, c'est plus que raisonnable. La version deux sera un peu plus chère, mais moins que ses illustres concurrentes.
Pascal VALENTIN, le 20-12-1998
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