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HALion 2

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Ce test a été d'abord été écrit pour le journal Keyboards / Home Studio. Il est reproduit ici avec leur sympathique autorisation, merci ,o)


Juin 2001, Steinberg sort HALion, certes pas le premier sampler virtuel, mais le premier à bénéficier de la force marketing de l’un des leaders du marché. D’autres éditeurs ont rapidement pris le relais, notamment Native Instruments qui comme bien souvent, a poussé le concept jusque dans ses derniers retranchements. Le monde de la MAO s’est alors entiché de Kontakt et il est vite devenu de bon ton de dénigrer HALion. HALion 2.0 pourrait bien être la réponse de Karl Steinberg aux détracteurs de la première version…


Visiblement, Steinberg a revu ses stratégies. Précédemment, il est était assez fréquent qu’un produit (surtout les plug-ins) sorte, et que même rencontrant un certain succès, il ne soit suivi d’aucune mise à jour majeure. Depuis quelques temps, l’on constate que les versions 2 arrivent régulièrement chez Steinberg.

L’installation se déroule sans souci. Comme pour Groove Agent, Steinberg a modifié son installateur et les configs XP multi-utilisateurs ne lui posent plus de souci.

Le programme est livré avec 4 CDs de samples, les mêmes que la version 1 mais des banques Surround supplémentaires sont présentes sur le CD d’installation. Quant au manuel, il est très complet, en version papier, mais, en anglais pour l’instant.

Le but de cette article n’est pas de détailler HALion 2. En effet, la version 1 a été largement présentée dans le numéro 158 de Keyboards (voir aussi notre test). Je préfère vous faire découvrir les apports de cette mise à jour. Sachez simplement que l’on retrouve les interfaces suivantes

  • Page « Macro » avec les réglages généraux
  • Page « Channel/Program » où l’on gère les 128 instruments de la banque
  • Page « Keyzone » pour la gestion des samples d’un instrument
  • Page « Waveloop » pour le bouclage des échantillons
  • Page « Envelope » dont le nom est suffisamment explicite
  • Page « Mode/Tune » gère tout ce qui est modulations, accord et «grouping »
  • Page « Options » avec ses paramètres système. Les fonctions d’importation qui y figuraient dans la version 1 ont maintenant une interface dédiée
  • Page « MegaTrig » : permet de déclencher la lecture d’un ou plusieurs samples si de 1 à 4 conditions sont remplies.

Ceux qui ont utilisé la version 1 ne seront pas perturbés par les subtiles modifications qui fleurissent de ci de là. Transition en douceur donc, d’autant que la version 2 se substitue à la 1 de façon transparente. L’interface graphique a été remaniée discrètement. De façon tout à fait subjective, je la trouve bien plus classieuse et lisible qu’avant. La stabilité est exemplaire, je n’ai noté aucun dysfonctionnement, plantage ou bogue rédhibitoire même si la consommation CPU reste importante. Mon P3 1 GHz/384 Mo de RAM a été incapable de lire la « Song » de démo dans sa version « XL ».

Quoi qu’il en soit, l’ergonomie d’HALion reste parfaite, le logiciel est simple à utiliser, mais ça aussi, c’est peut-être une affaire de goûts.


Surround

L’une des principales innovations est la gestion du Surround 5.1. Le modeste home-studio n’en aura pas forcément l’utilité mais le musicien travaillant par exemple à l’image pour la conception de DVDs trouvera là un outil idéal pour ses illustrations sonores.

Le menu pop-up permettant le choix des sorties Audio des instruments se voit donc agrémenté d’une option 5.1 supplémentaire. Elle peut servir de sortie stéréo d’appoint d’ailleurs, c’est toujours ça de pris.

La suite dépend du logiciel utilisé. HALion est basé sur le protocole VST 2.3. A ce jour (5 juin 2003), seul Nuendo 2.0 l’exploite, Cubase SX 2.0 devrait suivre. Dans cette configuration, HALion ajoute une tranche 5.1 dans la console, tranche qui peut être alors connectée sur un Master 5.1.

Si le logiciel hôte n’est pas en VST 2.3, HALion ajoute alors 4 tranches dans la console, 2 paires stéréo Avant/Arrière, une voie centrale et une voie Caisson de Basses. Au niveau de la sortie Bus, chaque tranche devra soit être assignée manuellement à l'un des 6 canaux ou être routée vers le Bus Surround Pan de Cubase ou Nuendo.

Une fois ceci assimilé, l’exploitation est relativement simple même si le manuel reste curieusement avare d’informations sur le sujet.

J’avais imaginé qu’il serait possible de spacialiser chaque sample d’un instrument au canal 5.1 voulu. Renseignements pris auprès d’Yvan Grabit, je suis effectivement un doux rêveur, « panner » chaque sample via un Surround Pan poserait quelques menues difficultés en termes de performance. (Néanmoins dans un prochain update il sera possible d´assigner un sample stéréo directement à la paire stéréo arrière par exemple, voire de balancer un sample 5.1 entre droite/gauche et avant/arrière).

Mais cette limitation, qui n’en est pas une, peut être contournée. Ouverture de la rubrique Trucs et Astuces : dans la page CHAN/PROG, sélectionnez la sortie Audio « Program ». Au niveau de chaque sample, page ENV/FILTER, sélectionnez la sortie Audio souhaitée parmi les 8 stéréo/mono. Activez le 5.1 au niveau du Master. Dans la console, il ne vous reste plus qu’à diriger chacune des 8 voies HALIon vers la sortie Master 5.1 voulue, Gauche, Droite, Surround Gauche, Surround Droite, Centre ou Caisson de Basses. Voilà, vous venez de vous fabriquer un instrument Surround à partir de samples stéréo et mono ! Fermeture de la rubrique Trucs et Astuces…

Comme vous pouvez le constater, le 5.1 est bel et bien un apport majeur qui ouvre des perspectives assez fantastiques même si son utilisation reste pour l’instant réservée à certains domaines tels que le cinéma et le DVD. Affaire à suivre de très très près !


Avec ou sans filtres ?

Arf, les filtres d’HALion 1 ! Ils en auront fait taper des messages sur les forums ! Très rapidement, presque tout le monde s’est mis à répéter ce cliché : « a pas beaux les filtres HALion ! ». J’ai alors demandé à quelques musiciens le pourquoi de ce dénigrement général. Ils m’ont répondu que ceci était parfaitement subjectif et que selon eux, ces filtres étaient, je cite, « anti-musicaux ». Bon…

La réponse de Steinberg sur le sujet est sans appel : refonte complète des filtres et des enveloppes et pas qu’un peu.

Commençons pas les fameux filtres. Steinberg a dû estimer que les leurs n’étaient pas si mauvais que ça vu qu’ils sont présents dans cette nouvelle mouture. Mais, ils sont ajouté une batterie de filtres signés Waldorf ! A l’usage, difficile de se prononcer de façon objective, tout ceci n’est qu’une affaire de goûts. Les Waldorf ont une action plus, violente disons, mais clairement plus précises. Après, tout dépendra de l’usage que vous faite de ces filtres et de ce à quoi vous les appliquez.

Autre point sur lequel Steinberg a revu sa copie : les enveloppes. Ca va pas être simple de faire court !

On a les deux classiques enveloppes ADSR pour l’amplitude et le filtre. Là où ça se complique un chouia, c’est que 4 points est un minimum. On peut monter jusqu’à 32 ! Les 28 points s’ajoutent à la suite des 4 points ADSR. Ce que l’on peut obtenir par ce biais est assez délirant.

Il y a de plus un tas de fonctions bien pratiques comme le système de Presets qui permet de stocker et de réutiliser des réglages. Notons aussi la possibilité de synchroniser le temps de passage d’un point à l’autre au tempo du morceau. Bref, ces enveloppes sont redoutables et très faciles à utiliser.

Ce n’est pas tout ! Il y a une enveloppe « Step ». Elle est interactive avec la page « Modulation » dans laquelle on choisit une source de modulation On choisira ici Step Env et pour destination le Pitch par exemple. Retour à la page ENV/FILTER, sélection de la « Step Envelope ». Il ne reste plus qu’à dessiner les variations à la souris (32 pas maximum). Dans cette exemple, on vient de se créer en moins d’une minute un petit arpégiateur. Mais on aurait pu tout aussi bien moduler la résonance, le CutOff, le Pan ou le Volume. Là aussi le système de Presets est présent.

Tout bien réfléchi, on approche ici plus le domaine de la synthèse que du sampling. Ceux qui détestent utiliser des samples « nature » trouveront là de quoi, heu, métamorphoser leurs échantillons afin de créer de l’inédit.


Quelques nouveautés en vrac

On a abordé le plus marquant mais de nouvelles fonctions ont été ajoutées discrètement de ci de là sur les interfaces.

  • Au rayon Import, le format Roland S770 est maintenant supporté et HALion sait travailler à partir d’images disque (ISO)
  • Fonction Archive : permet de sauvegarder banques ou instruments avec leurs samples. Idéal pour transférer un projet vers une autre machine avec tous les fichiers nécessaires
  • Release Trigger : permet le déclenchement de sample par note Off suivant certaines conditions
  • Ajout de l´Attaque et du Release Enveloppe comme cible de Modulation
  • Possibilité de copier des samples à partie de la Bibliothèque ou de la fenêtre Projet de Nuendo/Cubase dans HALion par simple drag & drop
  • J’en oublie forcément !


Un mot sur les CDs

HALion est livré avec 4 CDs bourrés de sons en tout genre. La qualité de ses banques va de moyen (piano acoustique) à pas mal du tout (kits de batterie et basse). Il y en a pour tous les goûts même si certaines boucles de batterie seront assez difficiles à placer dans la conversation, tant elles sont, disons, originales !

Les banques 5.1 sont avant tout là pour le côté démo et sont de très bonne qualité. On y trouve des kits de batterie, des percussions latines, un son de Pad assez touffu, un extrait des « Urban Atmospheres » de Wizoo et enfin une collection de samples dédiés aux cinéma avec un tas de bruits divers avant tout destinés, selon la notice, à frimer vos voisins !


Conclusion

Envisageons deux cas de figure :

  1. Vous souhaitez passer à HALion. Passez directement à la version 2, qui peut le plus peut le moins, ‘est-ce pas ?
  2. Vous avez déjà la version 1. Si vous vous servez de ce logiciel comme d’un simple lecteur de samples sans utiliser les filtres et que le 5.1 ne vous intéresse pas, la mise à jour, bien que bon marché, n’aura forcément pas grand intérêt à part quelques améliorations. Par contre, si vous êtes un bidouilleurs fou qui aime triturer ses échantillons, passer à la version 2 est indispensable

Reste le prix. A près de 400 €uros, certains trouveront l’application chère. Il faut relativiser et comparer avec ce que coûterait l’équivalent hardware ,o)

A bientôt, ici ou ailleurs…

PS : amitiés à Yvan Grabit qui a eu le gentillesse de jeter un œil ou deux sur cette modeste contribution et d’y apporter les précisons nécessaires…


  • Les + : Simplicité d’utilisation, compatibilité avec de nombreux formats, 5.1, la puissance des enveloppes
  • Les - : Consommation processeur assez importante

  • Sons : 16/20
  • Ergonomie : 19/20
  • Rapport Qualité/Prix : 17/20
  • Editeur : Steinberg
  • Distributeur : Steinberg-France

  • Configuration minimum :
    • PC : PC : Pentium III ou Athlon 500 MHz, 1 GHZ recommandé, 256 Mo de RAM, 512 recommandé, Windows 2000/XP, 1 disque dur rapide pour le streaming, Cubase SX/XL, Cubase VST 5.x, Nuendo 1.5 ou plus, ou tout autre application compatible VST 2.0 ou DXi2
    • MAC : MAC : G4 450 MHz, 733 MHz recommandé, 256 Mo de RAM, 512 recommandé, Mac OS 10.2 ou plus, 1 disque dur rapide pour le streaming, Cubase SX/XL, Nuendo 2.0, ou tout autre application compatible VST 2.0, une version Mac OS 9 devrait être disponible bientôt en public béta

  • Prix selon Steinberg.net : 399 €uros (avec une TVA à 16 %). Consultez votre distributeur ou revendeur local. Prix de la mise à jour en France : 37 €uros TTC frais de port compris.

Pascal VALENTIN, le 14-09-2003

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