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Test du iCON QCon PRO

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En Décembre 2010, je testais l'iCON QCon, une télécommande MIDI de type Mackie Control proposant un excellent rapport performances/prix (le test est à lire ici). Comme l'avait fait Mackie il y a quelques années avec la Control Pro pour remplacer la vieillissante Control Universal de première génération, iCON sort maintenant un QCon Pro, accompagné d'extensions prénommées QCon Ex. Mais à la différence de la Mackie Control Pro qui était principalement une refonte cosmétique du produit existant (apportant seulement le très attendu port USB et un nouveau design plus costaud tout métallique), le QCon Pro promet des améliorations et des changements par rapport à un produit déjà très réussi. Après la MusikMesse de cette année en Mars, iCON m'a fait parvenir un QCon Pro (ainsi qu'un exemplaire du QCon Ex) afin que je puisse le comparer au QCon que j'utilise avec bonheur depuis maintenant deux ans. Cet article se concentre principalement sur les différences entre les deux appareils (ou plus exactement les prestations du QCon Pro qui n'étaient pas disponibles sur le QCon). Pour plus d'information et afin d'avoir une référence pour comparer, vous devriez donc lire le test complet du QCon original, ici.




Subtil lifting

Physiquement, il n'y a pas vraiment grand chose à dire. Les ingénieurs iCON ont conservé le slot d'extension audio à l'arrière du contrôleur, du coup l'encombrement est identique, même si le QCon Pro est en fait un tout petit poil plus petit que son frère (le chassis est exactement le même mais le panneau supérieur est légèrement plus petit). La couleur, plus claire (presque blanc) donne un petit air iApple-machin-chose sympathique. Les capuchons des faders et des encodeurs ne sont plus blancs mais métallisés. Les boutons sont aussi légèrement différents : plus bas (ils ne dépassent pas du panneau supérieur autant qu'avant), plus arrondis et plus transparents (je les trouve un peu plus agressifs quand ils s'éclairent dans le noir mais rien de très grave).

En revanche, d'autres modifications physiques sont plus évidentes. Des indicateurs de niveau de gain ont été ajoutés, sérigraphiés le long des faders. Des couronnes de DEL sont apparues autour des encodeurs. Une série de douze petits trous a été percée le long de chaque fader (j'y reviendrai plus bas). La sérigraphie "par défaut" de la face avant est désormais basée sur Logic et plus sur Cubase (en tant qu'utilisateur de Cubase, j'ai d'abord été un peu déçu, mais un cache "overlay" pour Cubase est fourni dans la boîte donc ce n'est pas vraiment un problème.... et puis, une fois posé sur l'appareil, il donne un certain style, en fait).

iCON a également ajouté des panneaux en caoutchouc antidérapant sur les côtés, qui donnent au QCon Pro un aspect plus sérieux et professionnel (ils recouvrent les parties du chassis en métal embouti mais non soudé, finissant joliment le produit). Faisons remarquer que contrairement à certains utilisateurs qui ont pu encastrer leur QCon dans leur bureau à la manière d'un équipement en rack, les utilisateurs du QCon Pro n'auront a priori plus cette possibilité.

Malgré ces quelques changements, l'appareil est très similaire à son prédécesseur tout en donnant une impression plus sérieuse (et plus à la mode, même si personnellement je préfèrais le panneau supérieur du QCon). La qualité de fabrication est la même : c'est du costaud construit pour résister à des années d'utilisation. Cette fois, je suis même allé juqu'à ouvrir la machine pour voir à quoi ressemblent ses entrailles : voyez par vous-même comme c'est net. Les cartes électroniques ressemblent à des cartes mères d'ordinateur et le travail de soudure ne présente aucun défaut. Il n'y a absolument pas à rougir quand on compare avec l'intérieur de la machine qui a servi de modèle !

Les vraies différences entre le QCon Pro et son grand frère sont principalement liées aux composants matériels utilisés et aux évolutions logicielles, certains changements étant d'ailleurs invisibles.


Nouveaux faders ? Pas vraiment, non... mais plus souples quand-même !

Les faders sont identiques à ceux équipant le QCon mais la puce (microcontrôleur) choisie pour piloter la motorisation est différente et chaque fader bénéficie de son propre circuit intégré alors que sur le QCon, quatre puces étaient partagées pour piloter les neuf faders. Le résultat est une réponse plus précise, plus rapide et plus sensible aux données entrantes. Les mouvements de faders sont également plus doux : terminé les faders plus rapides que d'autres, ils se déplacent tous à la même vitesse et cela est véritablement visible comparé au QCon.

Les capuchons de faders sont aussi différents. Cette fois, iCON a opté pour des tout-métallisés, en suivant ce que la plupart des utilisateurs semblaient préférer (y compris moi-même). Pas besoin ici de poser précisément le doigt sur le dessus du capuchon pour déclencher le circuit de débrayage sensitif. On peut mixer en poussant simplement les faders d'un doigt ou en les attrapant entre deux doigts. Bien plus efficace et confortable à mon goût et si jamais vous voulez empêcher les faders de bouger, le bouton "lock" est toujours là. Inutile de dire que ces faders ont un look bien plus sympa et professionnel qu'avec les tous petits capuchons en plastique installés sur le QCon (et que j'ai rapidement remplacés). Notons que la DEL d'indication de débrayage des moteurs est maintenant bleue puisque le rouge est désormais utilisé pour d'autres DEL (nous verrons ça plus tard).

Pour finir, les indicateurs de niveau de gain ajoutés par iCON sur le panneau frontal (suivant à nouveau une demande des utilisateurs, car cette fonction faisait vraiment défaut), même s'ils ne comportent pas de valeurs numériques, donnent une très bonne référence lorsqu'on ajuste le gain sur une voie. Ajouter des valeurs prédéfinies ou des flêches pour marquer les positions stratégiques des faders (gain unitaire, principalement) aurait été de toute façon problématique pour iCOn dans la mesure où chaque logiciel séquenceur utilise son propre étalonnage (par exemple, le gain maximum applicable sur une voie audio dans Logic et Cubase est différent). Sur mon QCon Pro, j'ai simplement utilisé des transferts à sec pour ajouter des petites flêches à l'emplacement exact correpondant au gain unitaire dans Cubase. Très facile à faire, pas vilain et surtout bien pratique pour remettre un fader à 0 dB sans regarder l'écran de l'ordinateur.


Encodeurs à la mode V-Pots

Les encodeurs proposent maintenant une fonction push (enter) comme les V-pots de la MCU. C'est plutôt sympathique, mais j'aimais bien aussi sur le QCon la rangée indépendante de boutons oranges "monitor". Je dois cependant admettre que cette caractéristique est parfois pratique et plus rapide pour revenir à une valeur centrale ou nominale en appuyant simplement sur l'encodeur plutôt que devoir aller pousser un autre bouton. Cela aère également la face avant du QCon Pro, même si j'aime avoir de vrais boutons sous les doigts. Le modèle d'encodeur est, semble-t-il, différent de celui équipant le QCon, avec cette fois un axe métallique. A l'utilisation, ils semblent plus costauds et plus fiables (mais les crans sont aussi plus marqués et plus bruyants).

Autour des encodeurs, on trouve maintenant des couronnes de DEL comme on en trouve sur la Mackie Control. Ils se comporteront de manière différente selon le type de paramètre ajusté (déploiement du centre vers les côtés, de gauche à droite, tout allumé ou tout éteint...). Notez que la DEL centrale peut être soit rouge (lorsque le paramètre ajusté ne possède pas de point central) soit bleue (pour repérer précisément un panoramique placé au centre, par exemple). Je n'ai jamais été un gros fan des couronnes de DEL à moins que celles-ci ne soient placées au-dessus ou en-dessous , tout simplement parce que l'encodeur lui-même (et les doigts qui le tournent) cache une partie des DEL (et en particulier la DEL centrale), les rendant quasiment inutiles. Je préfère utiliser les indications chiffrées données par l'afficheur LCD, bien plus précises. Mais elles ont maintenant le mérite d'être disponibles comme sur les appareils concurrents et peuvent, c'est vrai, s'avérer utiles avec certains paramètres. Lorsque l'encodeur ajuste un paramètre on/off, par exemple, il est très pratique – et pour le coup, plus simple que de lire le LCD - de voir la couronne s'allumer ou s'éteindre entièrement.

A la réception des deux appareils, il y avait un problème avec les encodeurs qui envoyaient les données MIDI de façon erronée (valeurs sautées et bonds alléatoires vers des valeurs non sollicitées, retours intempestifs vers l'arrière ou bonds en avant). A priori, le paramètre d'accélération des encodeurs n'est pas correctement implémenté (cette accélération permet à l'utilisateur d'ajuster un paramètre finement ou grossièrement selon la vitesse à laquelle il tourne l'encodeur). J'ai averti iCON et quelques mises à jour du firmware ont réglé le problème de sauts de valeurs, permettant des réglages plus précis, même si du coup l'accélération n'est plus disponible (mais je suis certain qu'une future mise à jour règlera le souci). Je me suis d'ailleurs aperçu que le problème existe aussi sur le QCon mais dans des proportions moindres puisque je ne m'en étais jamais rendu compte à l'usage (en tout cas, le jog ne semble pas concerné sur le QCon).


Vu-mètres de voies

Ca c'est une grosse amélioration. Le test du QCon mettait en avant la nécessité – au minimum - d'une DEL signalant la présence d'un signal audio. Ici, iCON est allé encore plus loin. Une série de douze DEL (huit vertes, trois orange et une rouge) placée le long de chaque fader vous donne une vision assez précise des niveaux audio de chaque tranche. Bien sûr, ça n'est pas aussi précis que les vu-mètres de votre logiciel de séquence mais il est néanmoins très facile de repérer au premier coup d'oeil une voie qui sature (DEL rouge) ou de trouver un bon réglage de niveau moyen (grâce aux trois DEL orange). Et du coup, c'est aussi bien pratique pour vérifier la présence d'un signal sans regarder l'écran de l'ordinateur. En utilisant les vu-mètres de Cubase en mode niveau d'entrée, on peut même régler son niveau d'enregistrement rien qu'avec le QCon Pro et très précisément : excellent ! Quand j'ai reçu les appareils, seules huit DEL sur les douze étaient utilisées, rendant l'outil complètement inutile en l'état. Une fois encore, j'ai fait un petit mail pour signaler le bug et iCON a réparé le problème dans les 48 heures avec une mise à jour du firmware. Maintenant les vu-mètres fonctionnent impeccablement. Pour tester, j'ai inséré un générateur de signal réglé à 0 dB sur une tranche audio : tant que le signal reste à 0 dB la DEL rouge reste éteinte et il suffit qu'il passe à 0,05 dB pour que la DEL s'allume, signalant l'écrétage. Les vu-mètres du QCon Pro sont donc très précis et parfaitement étalonnés.

Notons tout de même l'absence de vu-mètre sur la voie master. Je ne sais pas pourquoi iCON ne l'a pas installé, alors que c'est le master qui a tendance à passer dans le rouge quand on empile des voies audio. Installer au moins une simple DEL signalant cet écrétrage aurait été pas mal.

Ces vu-mètres sont l'une des améliorations les plus importantes et les plus intéressantes sur ma liste. Et signalons au passage que cette fonction n'est pas disponible sur la Mackie Control Pro (DEL de présence de signal seulement).



Affichage de la timeline

Voilà un autre ajout utile, en particulier pour ceux qui font de la musique à l'image, par exemple. On peut visualiser cette timeline en Mesures, Temps et Tics ou en Heures, Minutes, Secondes et Frames. Une DEL s'éclaire selon le mode choisi (pas méga utile puisque la différence est claire entre les deux modes). Il devient très facile de se rendre à un endroit précis d'un projet en utilisant le jog ou les marqueurs, sans devoir regarder l'écran de l'ordinateur (d'où un gain de temps évident). Quand on saute de marqeurs en marqueurs, l'affichage se met à jour instantanément, et en cours de lecture, il reste toujours très lisible.

A droite de l'affichage timeline, on notera la présence d'une autre DEL. Elle correspond à la DEL “rude solo” présente sur la Mackie Control. Si une voie isolée (solo) n'est pas visible (bouton solo éteint) sur l'appareil (parce qu'elle est située, par exemple, dans une banque de huit voies non sélectionnée sur le QCon Pro), vous le saurez d'un coup d'oeil, la DEL s'allumant dès qu'une seule voie est isolée. Programmez simplement une des touches de fonction (F1 à F8) du QCon Pro pour désactiver tous les solos et vous obtenez le bouton “solo defeat” de la Mackie Control.

A gauche de la timeline, un affichage DEL à deux caractères indique les assignations (modes) des encodeurs. Selon le séquenceur utilisé, différents codes apparaissent (généralement les initiales de ce que contrôlent les encodeurs), vous permettant de savoir rapidement quel pramètre est ajusté à un instant T. Sur Cubase, rien n'est affiché car le logiciel n'utilise pas cette fonction, mais avec Logic et ses innombrables paramètres contrôlables via une télécommande, cela devient nécessaire et très utile (l'implémentation Mackie Control dans Logic est bien meilleure que ce que propose Cubase, il faut le dire).


Nouvelle molette de jog

Même si cela ne se voit pas de l'extérieur, le QCon Pro est équipé d'une nouvelle molette de jog. Je me souviens que lorsque j'avais testé le QCon, ce jog m'avait un peu inquiété, à cause de son axe en plastique, principalement. Le Qcon Pro est maintenant équipé d'un encodeur tout en métal et il semble en effet plus costaud qu'auparavant (bien que je n'aie jamais eu de problème avec celui de mon QCon). Le circuit intégré qui pilote l'encodeur a également été remplacé. Les mouvements sont plus fluides et le jog semble plus sensible. Les encoches sont également plus prononcées ce qui est positif quand on se déplace d'une subdivision à la fois (selon le réglage du séquenceur), mais la contrepartie c'est une molette plus bruyante (mais rien de très grave).

Je signalais plus haut un souci avec l'accélération des encodeurs mal implémentée. La molette de jog souffre du même problème, réglé également par une mise à jour de firmware (plus de sauts alléatoires ou de valeurs manquées). Mais du même coup, l'accélération de l'encodeur a disparu, et si ça n'est pas un énorme problème avec les encodeurs "généralistes" (on peut toujours passer en mode flip et utiliser les faders si nécessaire), ça en devient un avec le jog puisqu'il faut alors le tourner 1000 fois pour atteindre la fin d'un projet. Le problème est en cours d'investigation chez iCON et devrait être rapidement réglé.


Mises à jour simplifiées pour TOUTE plateforme

Voici quelque chose qui va faire plaisir aux utilisateurs de Mac : les mises à jour de firmware peuvent désormais se faire aussi bien sous Windows que sous MacOS, en version 32 bits ou 64 bits. Avec le Qcon, les utilisateurs ne pouvaient utiliser qu'un PC sous Windows, uniquement en version 32 bits, même s'ils utilisaient leur contrôleur avec Windows Sept en 64 bits ou MacOS X (quelle que soit la version). En plus, la procédure était relativement complexe pour un utilisateur lambda désirant faire avant tout de la musique : il fallait utiliser l'utilitaire, pas très convivial, fourni par le fabricant du microcontrôleur équipant le QCon (ATMEL SAM-BA), appuyer sur un petit bouton caché dans un trou à l'arrière de l'appareil (en utilisant une aiguille ou un trombone) pour le faire passer en mode “bootloader”, redémarrer le QCon et le faire détecter par Windows puis faire la mise à jour en uploadant un fichier BIN dans la mémoire du contrôleur. Ouf !

Désormais, on dispose d'un petit programme tout simple et convivial (iMAP), fourni par iCON sur le DVD d'installation. Il n'y a qu'à l'installer, allumer le QCon Pro, lancer le programme puis suivre les instructions à l'écran. Facile, rapide (deux minutes maximum) et efficace.


HUI pour Pro Tool et mode MIDI-learn

Le QCon Pro peut maintenant émuler une Mackie HUI et supporte nativement le logiciel Pro Tools. Je ne vous dirai pas comment l'appareil se comporte avec ce programme car je ne connais pas Pro Tools, mais c'était l'une des plus grosses demandes de la part des utilisateurs potentiels et iCON y a répondu en l'ajoutant au QCon. Si l'implémentation HUI est aussi complète et aussi réussie que le support du protocole Mackie Control, il n'y a aucune raison pour que cela ne fonctionne pas comme annoncé. Je l'ai quand-même testé avec Cubase qui supporte aussi la Mackie HUI et le QCon Pro fonctionne correctement dans ce mode, bien que je n'aie pas eu droit au cache pour Pro Tools qui aurait dû se trouver dans la boîte et qui aurait pu m'aider à trouver plus facilement quelques fonctions (en même temps, le cache est prévu pour Pro Tools, alors avec Cubase.....).

Une autre demande était la possibilité d'utiliser le QCon comme contrôleur MIDI générique de façon à ce que l'utilisateur puisse mapper lui-même les commandes à des fonctions du séquenceur. J'ai testé avec le Generic Remote de Cubase pour contrôler Cubase lui-même et des VST-i capables de faire du MIDI-learn. Disons que ça fonctionne à peu près, mais je n'ai pas encore saisi l'intérêt réel de ce mode dans son état d'avancement actuel. Contrairement à ce que permet la BCF 2000 (Behringer), il n'est pas possible de customiser les messages MIDI que le QCon Pro envoie et, bizarrement, quand on utilise l'appareil dans ce mode, les faders ne se déplacent pas (et rien du tout n'apparait sur le LCD ou ailleurs) lorsque les données arrivent depuis le séquenceur. Il est possible cependant que je n'aie juste pas compris comment on utilise le QCon Pro dans ce contexte ou plus simplement que ce mode nécessite d'être encore développé dans le futur (le QCon Pro est encore bien jeune). Donc, je vais simplement jouer mon joker sur coup-là (et je reviendrai ici donner plus d'infos quand j'en aurai). Par contre, si vous utilisez Sonar X1 et que vous achetez un QCon Pro, je serais curieux de savoir comment se comporte l'appareil avec le mapping ACT. Donc, n'hésitez pas à me contacter !



Unités d'extension QCon Ex

L'ajout possible d'extensions optionnelles a fait également l'objet d'une très forte demande de la part des utilisateurs qui aiment avoir plein de faders à disposition plutôt que de devoir naviguer de banque en banque. Niveau design, pas grand chose à dire sur ces QCon Ex. Ils offrent la même zône "mixage" que le QCon Pro, sans la partie transport et les touches de fonctions et d'assignations (huit voies avec un fader, un encodeur et quatre boutons). Jusqu'à trois unités peuvent être ajoutées pour donner jusqu'à 32 faders matériels sous les doigts.

Si vous possédez déjà un QCon, les extensions fonctionnent parfaitement avec, donc vous n'aurez pas l'obligation d'acheter un QCon Pro si vous n'avez besoin que de faders supplémentaires. Le seul inconvénient c'est l'emplacement de certains boutons et fonctions pas tout à fait au mêmes endroits sur les deux façades ou carrément manquantes (je pense par exemple aux boutons monitors sur le QCon qui sont remplacés par la fonction push des encodeurs sur le QCon Ex). Mais après quelques temps, ce petit tracas sera facilement surmonté.

Il est utile de noter que si jamais vous connaissez quelqu'un qui possède un QCon ou un QCon Pro (ou si vous avez déjà un QCon et que vous voudriez acheter un QCon Pro), plusieurs unités peuvent être utilisées conjointement. Vous aurez un appareil maître et des unités esclaves qui se comporteront comme des extensions avec les boutons de fonctions, de transport et le master en double (ou plus si vous en utilisez plus de deux). Cela peut être bon à savoir si vous voulez étendre votre contrôleur occasionnellement lorsque vous travaillez avec quelqu'un, sans devoir acheter un QCon Ex (ni de votre côté, ni de celui de votre "collègue" musicos).

Il est possible d'utiliser le QCon Ex d'un côté ou de l'autre du QCon Pro (cela dépend essentiellement de ce que permet de faire le séquenceur), même si le placement standard est à gauche du contrôleur maître. Selon la configuration du poste de travail, il peut être intéressant d'avoir les touches de fonctions et de transports au centre plutôt que sur le côté. Seules quelques informations données par les LCD resteront par défaut sur le QCon Pro, la plupart étant automatiquement reportées sur les différentes unités, inscrites de gauche à droite le plus clair du temps.

Le QCon Ex ne peut pas fonctionner seul de façon totalement autonome, donc ne soyez pas attiré par son faible prix de vente. Il peut contrôler les faders, les panoramiques et les fonctions de base de huit voies, mais comme il ne propose pas de boutons de fonctions, il ne peut pas naviguer dans les banques ni changer les assignations, ni gérer le transport, donc attention. Par contre, on peut l'utiliser comme contrôleur générique en mode MIDI-learn, mais alors pas sûr que cet appareil soit le meilleur choix dans ce contexte en terme d'utilité et de convivialité. Je l'ai quand-même testé avec la Generic Remote de Cubase et j'ai pu mapper les faders, les boutons et les encodeurs pour contrôler des VST-i et des effets. Mais comme avec le QCon Pro, les faders, les afficheurs et les DEL n'ont aucune réaction et les capacités "total recall" perdent tout leur intérêt. Je pense qu'une BCR 2000 ou même une BCF serait un meilleur choix dans ce cas.

L'un des plus gros avantages dans l'utilisation d'une unité d'extension – en dehors des faders et boutons supplémentaires – c'est l'étalement des paramètres sur toute la longueur de LCD disponible sur tous les appareils, si bien qu'il n'est plus nécessaire de faire défiler les pages pour accéder à un paramètre en particulier. Par exemple, avec les EQ de Cubase et un seul QCon Ex, au lieu d'avoir deux bandes d'égalisation sur deux pages, on a sous les yeux - et également contrôlables directement via les seize encodeurs - les quatres bandes étalées sur les deux LCD et sur une seule page. Si vous ouvrez un effet VST, au lieu d'avoir huit paramètres par page, vous en aurez seize. De la même manière, les changements de banques de voies se feront par groupes de seize (24 avec deux QCon Ex et 32 d'un coup avec trois unités). Le simple fait d'ajouter un QCon Ex à votre système multipliera votre rythme de travail par deux puisque tout est doublé, et pas uniquement les faders.


Alors ce QCon Pro, un QCon MK2 ?

Le QCon Pro est une vraie évolution du modèle existant, avec certaines caractéristiques que vous ne trouverez pas sur d'autres appareils dans cette gamme de prix. En gros, iCON a écouté et lu attentivement les différents tests et échanges concernant le QCon puis ils ont implémenté quasiment tout ce qui faisait défaut à l'appareil. On a donc bien affaire à un QCon MK2. Pour le prix d'une seule Mackie Control Pro, vous pouvez vous payer 16 faders (mais pas que ça) en achetant un QCon Pro et un QCon Ex. La qualité de fabrication est très bonne dans l'ensemble. Et même s'il reste quelques bugs mineurs qui restent à corriger (j'ai déjà reçu quatre mises à jour de firmware, donc en ce qui concerne le suivi et le développement, iCON est à l'écoute des utilisateurs et prêt à les aider), l'appareil fonctionne très bien avec la plupart des séquenceurs du marché (j'ai testé en grande partie avec Cubase 5 et 6, mais aussi un vieux Logic 5.5 sur PC, Reaper, Traktion et Sonar qui nécessite un "workaround" pour communiquer avec le QCon Pro mais qui fonctionne ensuite sans problème), y compris Pro Tools et d'autres programmes ne supportant pas les protocoles HUI et Mackie Control (mode MIDI générique).

Reste maintenant une question : QCon ou QCon Pro ? Et bien, si vous ne possédez pas de QCon, bien sûr je vous recommanderais d'acheter un QCon Pro, tant la différence de tarif est ridicule en regard de ce que vous aurez en plus par rapport à un QCon de première génération. Si vous n'avez vraiment que faire des vu-mètres, de l'affichage temporel et des autres fonctions nouvelles et que vous tombez sur une super affaire pour un QCon, alors foncez. Mais si vous possédez déjà un QCon, il faudra essayer le QCon Pro et voir si un remplacement s'impose vraiment. Un bon compromis serait d'acheter un QCon Pro et de conserver votre QCon en l'utilisant comme une extension que vous sortiriez pour les gros boulots de mixages. Ou.......vous pouvez aussi simplement attendre quelques mois et vous n'aurez plus à vous poser la question puisque le QCon "1" sera introuvable, plus fabriqué et remplacé purement et simplement par le QCon Pro ;o)

j'ai aussi beaucoup apprécié l'extension QCon Ex qui permet réellement d'accélérer le rythme de travail, en économisant de nombreux appuis sur les boutons de défilement de pages ou de banques. Et aussi, ça en jette sur mon bureau.....dont je ne distingue presque plus la couleur sous ces deux gros appareils !

Le QCon Pro ressemble énormément à son grand frère et j'avais déjà adoré le QCon dès que je l'avais testé. Alors, je ne vois pas trop comment j'aurais pu ne pas aimer le QCon Pro. Avec ces améliorations, la machine s'approche dangereusement du modèle dont on s'est inspiré, allant même encore plus loin sur certaines caractéristiques. Courez vite vous en payer un avant qu'ils n'augmentent !

Notez qu'un modèle monofader nommé QConLite est également disponible si vous trouvez le QCon Pro un peu too much pour vos besoins. Jetez un oeil ici pour plus d'informations.


Remerciements

J'aimerais une nouvelle fois remercier Chris Wong de chez iCON Hong Kong qui reste toujours aussi sympathique et disponible malgré mes multiples questions et suggestions. J'aimerais aussi remercier Simon Gussek de chez Sound Service en Allemagne qui m'a rapidement fait parvenir les appareils après la MusikMesse de Francfort.