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VST Instruments - Mode d'emploi

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Petit retour en arrière ! Nous sommes en juillet 1999 et L'Espace Cubase découvre la toute dernière version de Cubase, la version 3.7.

Cette version proposait de nombreuses innovations :


Latence, ASIO et monitoring

Il faut rappeler ce qu'est la latence, ce phénomène qui laisse toujours le Cubasien novice perplexe !

Exemple typique, le monitoring ! Cette fonction a toujours été implémentée dans les versions VST de Cubase mais n'était pas exploitable, et pour causes ! Le monitoring est la possibilité d'écouter en direct ce qui entre dans Cubase. Seulement, un son entrant va mettre un certain temps à ressortir à l'autre bout de la chaîne hard et software. Ce décalage, c'est la latence. Le résultat, est qu'avec le monitoring actif, toute source audio ressortira sur vos enceintes ou votre casque avec beaucoup de retard, rendant ainsi tout monitoring impraticable. Même retard au niveau des actions sur la table de mixage, il s'écoulera un certain temps entre le moment où vous baisserez le fader d'une tranche et celui où le volume baissera effectivement.

Cette latence est dépendante du type de drivers utilisés pour la carte son, que ce soit sur MAC ou sur PC. Jusqu'à la version 3.7, il y avait deux possibilités :

Pardonnez ce long préambule, mais il vous permettra de mieux comprendre en quoi la version 3.7 allait ouvrir une nouvelle voie pour les Cubasiens.


ASIO 2, enfin !

La version 3.7 débarque donc avec son paquet de nouveautés, dont la version 2 du protocole ASIO. Et alors ? Et alors, cette nouvelle version de l'ASIO allait permettre l'écriture de drivers à faible latence. Un bon drivers ASIO 2 autorise des latence comprise entre 3 et 10 milliseconde. Sachant que la latence du protocole Midi est de l'ordre de 10 ms, vous comprendrez aisément qu'entre 3 et 10 ms, on peut parler de temps réel !

Du coup, on allait enfin pouvoir activer le monitoring de Cubase ! Quel plaisir que de pouvoir avoir en retour sa guitare telle qu'elle sonnera au mixage, effets y compris. Quel pied que d'entendre Cubase réagir rapidement à tout mouvement sur la table de mixage !

Cette faible latence allait aussi favoriser le développement d'une autre nouveauté de la version 3.7, les fameux VST Instruments, encore appelés VSTi quand on la flemme !


Les VST Instruments

Alors, cékoidon que ces bêtes-là ? On va faire court : ce sont soit des lecteurs de samples soit des synthétiseurs virtuels, entièrement logiciels. Là où ça devient carrément génial, c'est que ces plug-ins VST 2.0 sont pilotables par Midi ! Les VST Instruments sont joués comme n'importe quel expander externe, à ceci près que les sons sont calculés par le processeur de la machine (ou le plug-in ira lire des samples sur le disque dur dans le cas des lecteur de samples genre LM4 ou HALion) et restitués par les sorties Audio de la carte son. Audio ? Audio ? Mais alors.... Et oui, qui dit Audio, dit traitements VST ! Un VSTi apparaîtra dans Cubase sur des tranches de console dédiées, avec toute la batterie d'effets VST disponibles ! On a donc d'un côté les avantages du Midi, légèreté des données, édition facile de ces données, et d'un autre côté, le meilleur de l'Audio, les traitements en temps réel.

Encore mieux, pour les amateurs de synthés "vintage" et analogiques : tous les mouvements effectués sur les divers boutons de ces synthés virtuels pourront être enregistrés via des données Midi un peu particulières : les SysEx. Et hop, bonjour les filtres dont on peut enregistrer les variations !

Encore plus mieux ! Les pistes VSTi seront prises en compte lors d'un MixDown (mixage final et exportation de ce mixage en un seul fichier Audio stéréo), comme n'importe quelle piste audio.

La version 3.7 était livrée avec un VSTi très attendu : le Neon. Au départ, Steinberg avait promis un MiniMoog virtuel. Mais pour de sombres raisons de CopyRight, ils ont dû y renoncer, du moins, pour ce qui concerne le nom ! Le Neon n'est pas un super VSTi, mais il était, à mon avis, offert pour démontrer les possibilités des VSTi.

Cette nouvelle technologie a d'ailleurs rapidement ravi et convaincu tout le monde et on ne compte plus les VST Instruments de qualité nés depuis, citons le PPG, le Pro 52, le Model E, les LM4, Battery ou RM2, Reason, B4, HALion etc, sans parler de tous les freewares qui voient le jour quotidiennement. La plupart de ces plug-ins simulent de façon étonnante les sonorités de leurs célèbres modèles dont le prix sur le marché de l'occasion est devenu prohibitif !

Je pense aussi que les VSTi sont largement bénéficié de la vague "musique électronique", les musiciens pouvant avoir à leur disposition des synthés légendaires, ou bien novateurs, pour le prix d'un plug-in VST ou pour le prix d'un temps de téléchargement.


Mode d'emploi

Côté installation, rien de particulier à signaler, un VSTi s'installe comme un plug-in VST. Si le suppo (plug-in en langage ECVST !) n'est pas livré avec un système automatique d'installation, il suffit, souvent après avoir dézippé le fichier, de déposer le fichier .DLL dans le dossier pluginsvst que l'on trouve en général en suivant le chemin Program Files / Steinberg / Cubase. Attention toutefois, avec l'arrivée de la version 5.0 de Cubase, on se retrouve avec deux dossiers plug-ins, l'un dans le dossier Steinberg, l'autre dans le dossier Cubase. Celui du dossier Steinberg est celui qui est partagé avec les autres applications VST. Ce dossier n'est pas supprimé si on désinstalle Cubase. La mauvaise nouvelle est que ça devient vite le bordel sur votre disque dur. La bonne nouvelle est que le plug-in fonctionnera dans les deux dossiers. La mauvaise nouvelle est que le menu de sélection des VSTi devient vite illisible si on en installe beaucoup. La bonne nouvelle, c'est que l'ECVST a la solution, il suffit de consulter la page Organiser vos Plug-ins !

Pour ce qui est de l'utilisation, rien de compliqué, on commence par sélectionner un VST Instrument (Menu Appareils / VST Instruments), on l'active, c'est mieux, on charge éventuellement une banque de presets :



Le bouton "Edit" donne accès à l'interface du VSTi

Ensuite, dans la fenêtre Arrangement, on prend une piste de type Midi (ou Drum) et on dirige la sortie vers le VSTi choisi :

A partir de là, on agit avec cette piste comme on le ferait pour toute piste Midi. Petite nuance quand même, la table de mixage :

Vous pouvez y travailler votre VSTi comme vous le feriez pour une piste Audio !

Bon, pourquoi avoir fait un long préambule sur la latence en début d'exposé ? Tout simplement parce que cette latence se fera aussi sentir avec les VSTi. Si vous n'avez pas de drivers ASIO 2.0 pour votre carte son, il s'écoulera 750 millisecondes entre le moment où vous enfoncerez la touche de votre clavier maître et le moment où la note jouée sera reproduite. Un driver ASIO 2.0 est donc quasi incontournable pour profiter des VST Instruments, pensez à vérifier dans les options Audio que votre driver ASIO est bien sélectionné :

SI par malchance, vous ne disposiez pas de drivers ASIO 2.0, il y a quand même moyen de contourner, un peu, le problème. La latence se fait sentir quand on joue à partir d'un clavier maître, mais pas en lecture de piste ! Résultat, rien ne vous empêche d'enregistrer une piste Midi en utilisant vos synthés externes habituels ou votre carte son Midi et de diriger ensuite, en lecture, la piste Midi vers un VSTi !


Conclusion

Steinberg a réussi en peu de temps à faire d'une de ses technologies propriétaires un standard, au point que la concurrence à vite adopté le protocole VST 2.0 pour que leurs utilisateurs puissent à leur tour bénéficier des ces petits bijoux que sont les VSTi ! Ceci a quand même un coût ! il nous faut des ordinateurs de plus en plus puissants pour faire tourner toute cette quincaillerie ;op

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Pascal VALENTIN, le 30-05-2002

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