Rechercher



Test du iCON QCon

Vous êtes ici : Matériel / OS >Les Cartes Son
English Version...


Avec des logiciels de MAO de plus en plus complexes, offrant de nombreux paramètres à régler à l'aide d'une seule souris dans une seule main, les surfaces de contrôle sont devenues très populaires parmi les passionnés de MAO, en particulier les appareils multipistes "total recall", offrant en temps réel un retour visuel permanent sur ce qui se passe dans votre séquenceur favori grâce à des faders motorisés et autre raffinements. Celui ou celle qui veut acquérir ce type de contrôleur a actuellement deux alternatives : bon marché ou cher. Les deux exemples les plus évidents (pour ne pas dire "standards" car elles se sont imposées chez la plupart des utilisateurs) sont la Behringer BCF 2000 et la Mackie Control Universal (MCU, maintenant en version Pro). Il est vrai que la BCF 2000 a été la toute première télécommande à donner aux utilisateurs un accès au mixage "total recall" et aux faders motorisés pour un prix raisonnable, mais il lui manque définitivement la qualité de fabrication et les fonctionnalités de la MCU. J'ai acquis une BCF 2000 en 2004 et je l'ai utilisée sans souci jusqu'à maintenant, mais même si elle peut émuler une MCU de manière très correcte, il lui a toujours manqué l'afficheur LCD, le fader master, la molette jog et, plus important, les faders sensitifs proposés sur l'inspiratrice (devoir la rendre à l'ami qui m'avait prêtée la sienne a été très frustrant). Le souci c'est qu'une MCU coûte environ huit fois le prix d'une BCF 2000 (à peu près 170 et 1300 euros), du coup j'en suis resté à la BCF que j'ai même couplée à un Frontier Alphatrack pour palier en partie certains manques, comme beaucoup de MAOistes l'ont fait. J'ai même envoyé, plein d'espoir, des dizaines de messages remplis d'idées d'améliorations au support Behringer mais le développement de l'appareil s'est arrêté il y a au moins cinq ans. Entre ces deux offres commerciales........rien, que ce soit en termes de fonctionnalités ou de positionnement tarifaire. Certains diront que les appareils monofader ne sont pas aussi onéreux qu'une MCU (certains sont même proposés à un tarif équivalent à la BCF 2000) et sont la solution, mais quand il s'agit de mixer dans la vie réelle, ça tourne à la mauvaise blague. L'utilisateur finit par appuyer plusieurs milliers de fois sur les boutons de changement de pistes pour naviguer dans un projet en comportant 50 ! Disposer d'au moins huit faders matériels "banquables" est indispensable. Les combinaisons interface audio/contôleur – même si certaines proposent de très bonnes fonctions de contrôle – ne permettent pas de choisir sa propre interface audio et sont parfois encore plus chères qu'une MCU. On pourrait aussi avancer que d'autres marques que Mackie proposent de bons contrôleurs à des tarifs plus abordables, mais presque tous sont dédiés à un seul logiciel ou une seule plateforme (par exemple, l'Euphonix MC Mix ne fonctionne que sur Mac et la Digidesign Command 8 ne fonctionne bien qu'avec Pro Tools). Enfin, oubliez les contrôleurs haut de gamme destinés aux studio pro avec des budgets pro et donc hors de portée du MAOiste moyen (CM Labs, WK Audio ou SmartAV, par exemple). Pour faire court, les utilisateurs attendent depuis des lustres qu'un fabricant vienne combler l'énorme vide laissé entre la BCF 2000 et la Mackie Control Universal en proposant un produit plus complet que la première mais moins cher que la seconde. Et il se pourrait que ce produit soit enfin là !

Lors du dernier MusikMesse de Francfort en Mars, iCON Digital Audio a présenté le QCon. Ce nouveau contrôleur fait actuellement l'objet de beaucoup de commentaires sur les forums spécialisés parce qu'il propose, entre autres, des faders motorisés tactiles, un afficheur LCD, une molette jog et la prise en charge du protocole Mackie Control (une sorte d'MCU, en somme) pour un tarif prévisionnel de 500 euros environ. Pensant qu'on avait peut-être mis la main sur le chaînon manquant entre nos deux extrêmes, ciblant pile poil les MAOistes amateurs (ou même les petits studios pro au budget serré) qui ne veulent pas dépenser tous leurs fonds dans une surface de contrôle tout en travaillant quand-même dans un confort acceptable. J'étais dans cette situation, à la recherche de quelquechose de plus complet que ma BCF 2000 mais sans avoir vraiment besoin d'une Mackie Control (et ne pouvant de toute façon pas me la payer). J'ai donc contacté iCON pour demander un exemplaire de test. Ils me l'ont gentiment fait parvenir directement de Hong Kong, depuis leur quartier général. Ce test est une exclusivité Espace Cubase puisque le QCon devrait être disponible au mieux vers fin janvier en Europe (voire plutôt février).

iCON est une société relativement jeune, créée en 1997. Leurs bureaux commerciaux sont basés à Hong Kong et aux Etats Unis, et leur usine en Chine. Ils proposent des produits orientés home-studio et DJaying qui mettent l'accent sur un rapport qualité/prix intéressant. Certains de leurs appareils ont déjà été primés (en 2008 au NAMM, par exemple) alors qu'iCON est quasiment inconnu en Europe, avec seulement quelques magasins en ligne (la plupart en Allemagne) vendant certains de leurs produits. Mais il semble qu'ils soient très actifs et réceptifs et cette situation devrait rapidement changer, surtout si le rapport qualité/prix de leurs produits est aussi intéressant en réalité qu'il l'est sur le papier. Essayons donc de savoir si ce QCon pourrait devenir le nouveau clône de Mackie favori des MAOistes (le terme clône n'étant absolument pas péjoratif). Moi, j'ai déjà fait mon choix ;o)


Déballage et impression d'ensemble

Quand ma femme a réceptionné le paquet, elle a failli faire un infarctus. Mon dieu, ce paquet était énorme ! Je ne m'y attendais pas non plus. Les gens de chez iCON à Hong Kong avaient emballé la boîte dans deux "surboîtes" pour que tout arrive entier en France, mais la boîte elle-même est volumineuse. Ceci dit, elle est très classe avec sa poignée plastique, genre je viens d'acheter un eeePC ou une télé LCD toute neuve. La boîte et l'emballage ne semblent pas importants à première vue, mais c'est ce qui donne d'emblée une première impression quand on déballe. Ici, aucune critique. C'est très sérieux, le QCon est bien calé entre deux coussins de mousse et emballé dans un sac en tissu (pas de plastique) fermé par un cordon. On pourra le conserver pour le poser sur le QCon et le protéger de la poussière quand il ne sert pas (en tous cas, c'est ce que j'ai fait, perso). En plus du QCon, tout le nécessaire est dans la boîte : transfo 12 volts de table (pas de transfo avec la prise directement dessus, c'est cool !), câble USB, caches (overlays) pour différents logiciels, guide de démarrage rapide imprimé et CD-rom contenant le manuel en PDF et une version OEM de Samplitude 10 SE.

Ce qui m'a frappé d'emblée c'est l'encombrement de l'appareil. 54 cm de profondeur par 49 de large. C'est plus qu'une MCU (45 par 45 si je me souviens bien) et ma BCF 2000 a l'air ridicule à côté. Ce sera très sympa pour le confort des doigts mais placer la machine sur un bureau pourra poser problème. Sur le côté gauche du QCon se trouve une large bande complètement vide qui aurait pu être évitée à la conception. Il est aussi très profond en raison du slot d'extension placé à l'arrière (nous y reviendrons plus tard). Néanmoins, le sentiment général est une impression de solidité car l'appareil est entièrement en métal et en aluminium (contrairement aux premières générations de MCU et à la BCF 2000 qui sont presque entièrement en plastique). Il est aussi très lourd, avec quatre gros patins de caoutchouc qui le maintiennent fermement en place sur le bureau. Alors que la plupart des fabricants essaient de réduire la taille de leurs produits, iCON a choisi de penser différemment, considérant visiblement qu'une machine plus imposante et plus lourde inspire confiance. Après avoir essayé l'Euphonix MC Mix et ses 2 kilos et quelques, je dois dire que ce n'est pas tout à fait faux, même s'il s'agit d'une très belle machine.

Les différents éléments mobiles sont bien alignés et installés. Les faders ne raclent pas la surface du panneau supérieur et glissent correctement. Idem pour les rotatifs, et leur taille relativement importante est très appréciable comparée aux autres produits (je trouve les V-pots de la MCU minuscules). Leur seul défaut est d'être crantés. En général, je préfère des encodeurs complètement "libres". Ceci dit, le crantage est assez léger pour ne pas poser trop de problème. La molette jog est probablement l'élément où la MCU marque des points (même si je ne sais pas comment il a été conçu). Sur le QCon, il s'agit d'un simple encodeur légèrement cranté, sur lequel est enfoncé un gros bouton métallique lesté qui tourne au dessus du panneau supérieur. Il semble suffisamment costaud pour résister mais j'aurais préféré un gros bouton donnant une sensation de sécurité plus importante et avec un cerclage externe pour lui éviter de jouer latéralement si on le tourne un peu "à la bourrin". Cette molette a cependant un toucher agréable et comme le QCon n'est pas un contrôleur pour le live que l'on trimballera partout, il ne devrait pa y avoir de problème. En outre, tous les potentiomètres sont de marque ALPS, ce qui est en général un signe de qualité (signalons au passage que Mackie a récemment abondonné Penny and Giles au profit d'ALPS pour équiper la MCU Pro).

L’apparence du Qcon est légèrement différente de ce que l’on peut voir sur le site iCON et sur la boîte de l’appareil (voir la photo ci-contre et celle un peu plus bas). Les ingénieurs ont opté pour des boutons en caoutchouc blanc translucide éclairés par une LED placée sous le bouton plutôt que ceux en plastique coloré qui ressemblaient à des bonbons acidulés sur un sapin de Noël. L’apparence est bien plus professionnelle ainsi et le gros avantage c’est que ces boutons n'émettent pas ce clic gênant caractéristique des boutons plastique. Les capuchons des faders et des rotatifs ont également changé. Pour le coup, cette fois je préfèrais ceux d’origine qui ressemblaient à ceux d’une Digidesign Command 8. Selon iCON, les “nouveaux” capuchons des faders offrent une meilleure réactivité quand on les touche et la partie non conductrice évite de les déplacer par inadvertence. Du coup au lieu d’avoir des faders gris métal on a huit faders blancs et un noir pour le master. Si besoin, des capuchons de faders se changent très facilement de toute façon. Ce n’est donc qu’une question de goût, mais je les aurais aimés plus grands et plus hauts quand-même. La sérigraphie noire du panneau principal est suffisamment grande pour être facilement lisible tout en restant discrète. Bizarrement, il n’y en a absolument aucune le long des faders pour donner une indication du niveau de gain appliqué à une voie. Ceci peut s’avérer problématique, surtout pour un appareil dont le but principal est de vous aider à mixer sans regarder l’écran de l’ordinateur. Il aurait dû y avoir au moins des graduations indiquant le gain unitaire, le maximum et le minimum. Quoi qu’il en soit, l’aspect général du QCon me plait beaucoup. Avec ses couleurs à la iPod (gris et blanc), c’est très tendance. Sûr qu’il est bien loin du style rustique de ma BCF 2000 ou même d’une MCU (première génération), tout en restant sobre et discret.

Pour résumer, en dehors du jog peut-être un peu léger, c’est une jolie machine, manifestement construite sérieusement pour durer de nombreuses années sans souci même si personne ne peut prédire comment l’ensemble vieillira. Voyons maintenant plus en détail comment tout ceci est organisé et ce que la machine a à offrir exactement.


Organisation de la façade

Le panneau supérieur du QCon est divisé en trois zônes qui me rappellent fortement l’organisation de la MCU. La zône “mixage” propose donc huit voies possédant chacune un fader, cinq boutons (de haut en bas, armer l’enregistrement, solo, mute, sélectionner et monitoring) et un encodeur rotatif sans fin. Comme nous le disions plus tôt, on a aussi à notre disposition un fader pour le master qui est classiquement placé à droite des voies de mixage. On remarque tout de suite que les encodeurs ne possèdent ni fonction “push” ni couronne de LED contrairement à ceux qu’on trouve sur la MCU ou la BCF 2000. Nous verrons plus tard que ce n’est pas un problème. Détail singulier, au-dessus de chaque fader une toute petite LED prévient l’utilisateur que la fonction touch-sensor est activée. En voyant les premières photos du QCon j’ai pensé qu’il s’agissait de LED indiquant la présence d’un signal audio sur les voies mais il n’en est rien et c’est dommage car une fois encore il faudra jeter un œil à l’écran de l’ordinateur pour savoir si un signal transite par un canal ou, plus important encore, si ce signal est saturé. J’aurais adoré un système de LED trois couleurs (vert, jaune et rouge) indiquant le niveau moyen du signal.

Dans la partie droite du panneau supérieur se trouve, toujours classiquement, la zône “édition”, elle-même divisée en plusieurs sections (contôle des pistes, modes d’affichage, effets, fonctions assignables, gestion des fichiers/automations) dédiées aux différents paramètres du séquenceur (choix de l’assignation des rotatifs, gestion des VST-i, sauvegardes de fichiers, par exemple) ou donnant accès à différentes fonctions du QCon (désactivation des moteurs, changement de la base temporelle choisie, par exemple). Plutôt que de cataloguer tous les boutons, je vous invite à lire le Manuel du Qcon ou à jeter un œil aux photos ci-dessous. L’organisation est très claire et très bien distribuée. Si vous avez déjà utilisé une surface de contrôle et que vous connaissez bien votre logiciel, les fonctions vous sembleront évidentes au premier coup d’œil (d’ailleurs, ce sera le cas même si vous n’avez jamais utilisé de surface de contrôle).

Plus bas à droite, toujours classiquement, on trouve la zône "transport" avec bien entendu les boutons de transport, mais aussi tout ce qui vous permettra de gérer l’automation et les marqueurs, ainsi que la molette jog et son bouton “scrub”. Perspicace comme l’êtes, vous aurez peut-être remarqué que les boutons “stop” et “record” sont inversés par rapport à ce qu’on trouve dans nos séquenceurs avec le stop à droite du bouton “play” et le record à gauche. Il faudra probablement un peu de temps pour s’y habituer. A gauche de la molette jog, on trouve une section zoom/navigation qui fait défaut sur la BCF 2000.

A côté du fader master un bouton “lock” intéressant et propre au QCon permet de bloquer les faders dans leur position courante afin de ne pas risquer de les déplacer sans le vouloir. En dehors de ce bouton, l’utilisateur trouvera quasi exactement ce que propose la MCU à l’exception des huit boutons “fader groups” (rappel des huit premières vues du mixeur sauvegardées dans le séquenceur) et de certains boutons importants (par exemple, pas de boutons “left” et “right” pour attteindre les locateurs). Rien de bien méchant à déplorer car ces fonctions sont facilement gérables via un clavier MIDI et un peu de programmation. Même les boutons F1 à F8 et le “shift” sont là, offrant en plus 16 fonctions librement assignables. Enfin, à côté” du bouton “lock”, on trouve deux petites LED d’activité MIDI (in/out), utiles pour vérifier que les informations transitent bien dans les deux sens.

Au-dessus de tous ces boutons et faders voici le fameux écran LCD rétroéclairé qui fait tant défaut sur la BCF 2000. Il est très grand ; plus long que celui d’une MCU, en fait, ce qui donnera plus d’espace pour afficher les informations et paramètres (ou pour afficher des informations supplémentaires dans la partie droite, au-dessus du fader master, comme le timecode, par exemple). Le bandeau est articulé sur toute sa longueur et peut être relevé ou abaissé pour donner un meilleur angle de lecture. C’est plutôt bien pensé, car certains utilisateurs voudront peut-être installer le QCon verticalement ou légèrement incliné, par exemple, tout en conservant une lisibilité bien meilleure dans une position plus classique, à plat sur un bureau. Cela donne aussi un look plus pro et permet l’économie d’un potentiomètre de contraste qui viendrait s’ajouter aux nombreux autres.

A l’arrière du QCon, on trouve deux prises jack pour la connexion de pédales switch (pour déclencher l’enregistrement à la volée ou autres fonctions programmables), la prise USB unique, la prise pour l’alimentation externe, le bouton d’allumage (très bien placé et costaud) et un port antivol Kensington. Pas de ports MIDI in/out/thru, donc si on veut ajouter une extension (pourquoi pas ?) il faudra utiliser un autre port USB de l’ordinateur. Une bonne idée aurait été d’ajouter un port “USB thru” comme on en trouve sur certains produits iCON (la série iControl, par exemple) et qui permet de chaîner les appareils en n’utilisant qu’un port USB de l’ordinateur. Bon, je pinaille, c’est toujours mieux que d’avoir uniquement des ports MIDI car tous les ordinateurs ont des ports USB, mais pas nécessairement d'interface MIDI. Cela signifie par contre que le QCon ne pourra pas piloter des appareils MIDI externes comme la BCF 2000 sait le faire.

Juste derrière le bandeaux LCD, il y a un grand espace vide surmonté d’une plaque de métal démontabe. Il s’agit d’un slot d’extension pour une interface audio USB optionnelle que l’on peut acquérir séparément. Même si cela augmente l’encombrement de l’appareil, c’est une très bonne idée. Au lieu de devoir acheter aussi l’interface audio alors que seul le contrôleur vous intéresse, vous pouvez choisir de n'acheter que le contrôleur et d'utiliser votre propre interface. La possibilité d'ajouter l'interface plus tard si le besoin d’une solution tout-en-un apparait reste envisageable. Et le coût du contrôleur est également réduit. A l’avant du QCon , deux prises jack avec leur réglage de volume permettent la connexion de casques pour le monitoring. Ces sorties ne seront opérationnelles que si l’interface optionnelle est connectée au QCon. C’est dommage, il aurait été pratique de pouvoir utiliser deux sorties d’une interface audio externe pour le monitoring casque (à la manière de la Command 8) sans devoir utiliser un boîtier externe de plus. Cette carte d’extension nommée Umix 1008 Satellite Plugin devrait être disponible d’ici le mois de février. Elle proposera, entre autres, huit préamplis micro/instrument avec leur réglage de gain analogique, huit sorties, une entrée/sortie SPDIF, une interface MIDI et des driver ASIO/WDM. Ajoutée au QCon, vous obtiendrez l’équivalent de la M-Audio ProjectMix I/O pour un prix imbattable (même si aucun tarif n’est annoncé pour l’Umix 1008).

Pour résumer, les fonctionalités proposées par le QCon sont très complètes, avec en prime des possibilités d’évolution future intéressantes. L’utilisation de l’appareil ne devrait pas poser de problème, même si on n’a jamais utilisé de surface de contrôle, car l’organisation du panneau supérieur est transparente de clarté et absolument conforme aux autres appareils disponibles sur le maché. Mais voyons ce que cela donne une fois branché.


Branchement et démarrage

Il n'y a pas grand chose à dire sur le branchement et l'installation du QCon, en fait. Le manuel de démarrage rapide fourni est suffisamment clair pour s'en sortir sans encombre et si vous avez déjà utilisé ce type de matériel, alors il est inutile. Branchez simplement l'alimentation et le cable USB, allumez l'ordinateur puis le QCon. L'appareil est plug-and-play et reconnu automatiquement comme périphérique USB audio/MIDI par tous les systèmes d'exploitation actuels (Windows ou MacOS, 32 ou 64 bits) sans aucun pilote à installer. Sous Windows, par exemple, le nom du QCon et la version du firmware apparaissent même dans le gestionnaire de périphériques (actuellement en version 1.01). Rien d'autre à faire, vous pouvez alors lancer votre logiciel favori.

A l'allumage, l'afficheur LCD vous invite à sélectionner le mode de fonctionnement. Dans la section "DAW mode", les trois boutons clignotent. Grâce aux boutons "gauche" et "droite", choisissez votre séquenceur puis validez avec le bouton bleu "DAW1". Pour l'instant, le QCon peut fonctionner en tant que Mackie Control Universal (pour Cubase, Nuendo, Samplitude et Live) ou Logic Control (pour Logic Pro, bien-sûr). Un mode Mackie HUI pour Pro Tools est en actuellement en préparation et devrait être disponible bientôt via une mise à jour du firmware. Selon iCON, un utilitaire de mise à jour sera mis à disposition sur le site web de la marque. Contrairement à ce que l'on pouvait lire lors de la présentation du QCon en mars, il n'y a pas de mode MIDI générique dans lequel on peut programmer les commandes de l'appareil pour contrôler d'autres logiciels ou même des appareils externes. Cela aurait rendu le QCon encore plus versatile, comme l'est la BCF 2000 (entièrement programmable). Cependant, les deux appareils n'ont clairement pas la même destination. Comme la MCU, le QCon est fait pour mixer dans un séquenceur audio. Et d'ailleurs, l'absence de prises MIDI le cantonne à cette utilisation puisqu'il ne peut pas être connecté à autre chose qu'un ordinateur. Les commandes sérigraphiées sur la machine sont basées sur Cubase/Nuendo (les deux modes sont identiques, d'ailleurs). Pour les autres logiciels, sont fournis des caches en plastique à poser sur le QCon. Leur qualité est correcte et avec la hauteur des boutons, ils tiennent bien en place et ne gênent pas l'utilisation.


A l'usage

Pour ce test, le QCon a été installé sur un PC sous Windows XP SP3 (ma nouvelle machine sous Windows 7 64, encore en pièces détachées, ne sera prête que dans quelques semaines, le temps de trouver du temps pour la monter) et utilisé pour piloter Cubase en version 5.5.2. Il n'y a aucune raison pour qu'il ne fonctionne pas avec les autres séquenceurs supportés s'il fonctionne bien avec Cubase. Notez que le manuel ne présente que le fonctionnement de base et les commandes génériques. Si vous voulez découvrir précisément comment le QCon fonctionnera avec un séquenceur précis, c'est le manuel de ce séquenceur qu'il vous faudra parcourir puisque la distribution des commandes est différente d'un logiciel à l'autre (d'où l'utilisation d'overlays) et dépend principalement de la manière dont celui-ci implémente le protocole Mackie Control. Pour information, vous pouvez télécharger le manuel pour Cubase ici (et lire à partir de la page 17).

L'avantage principal quand on utilise un contrôleur émulant une Mackie Control c'est qu'il n'y a rien à paramétrer ou à programmer dans le séquenceur. Le logiciel et le matériel parlent la même langue et peuvent communiquer l'un avec l'autre sans autre formalité. Pour Cubase/Nuendo, ajoutez simplement un périphérique Mackie Control, sélectionnez les ports MIDI in/out et vous voilà prêt à commencer. Je dois avouer que si j'aimais beaucoup la façon dont la BCF 2000 émulait une MCU, ici c'est réellement un plaisir et on passe vraiment un cran au-dessus dans l'optimisation du rythme de travail. Tous les noms de commandes sont déjà inscrits sur l'appareil, il n'y a donc rien à apprendre et utiliser le QCon à plein régime est l'affaire de quelques minutes seulement.

Commençons par les faders. Ils sont très agréables à utiliser et relativement silencieux. Mais il va falloir les faire un peu car, quand j'ai commencé à utiliser le QCon, certains avaient quelques difficultés à atteindre leur valeur minimum sans lutter. Après quelques jours, ce comportement s'est amélioré, donc je pense qu'il leur faut un peu de temps pour "prendre leur place". Signalons qu'une mise à jour du firmware de l'appareil corrige ce problème. Maintenant les faders descendent complètement et ne luttent plus. Certains sont quand-même un poil plus lents que les autres et j'espère que cela s'améliorera avec le temps et pas l'inverse. Mis à part cela, ils sont précis et leur réponse est excellente.
Notez que contrairement à d'autres constructeurs qui mettent cette caractéristique très en avant, iCON a choisi des faders avec une résolution de 8 bits. Pour être honnête, ces faders sont très précis et absolument aucun saut de niveau (effet « fermeture éclair » ou zipper noise) n'est audible quand on mixe. A proximité du gain unitaire dans Cubase, les échelons sont d'environ 0.06 dB et en dessous de -28 dB ils augmentent régulièrement jusqu'à atteindre environ 2 dB. A côté de ça, on peut faire remarquer que le protocol Mackie utilise des messages pitchbend sur 14 bits pour piloter les faders de votre séquenceur et que le logiciel lui-même utilise un algorithme d'interpolation. Alors 256 points, ça paraît bien suffisant. Ajoutons également que la plupart du temps, les faders de votre séquenceur ne se déplacent déjà pas eux-mêmes linéairement quand ils suivent une automation, même ultra régulière (regardez bien votre écran d'ordinateur). Voici un extrait d'un article de Sound on Sound qui montre que des faders 10 bits sur un matériel 100 % numérique (qui de surcroit ne traite pas de son directement) ne sont pas une absolue nécessité, même s'ils donnent un peu plus de précision et peuvent améliorer le travail. [NDLR : tous nos lecteurs sont bilingues, donc je ne traduis pas...mais la citation dit en gros ce que je viens de faire remarquer. Pour ceux qui n'auraient pas bien écouté les cours d'anglais, n'hésitez pas à me contacter pour un peu d'aide !] : « Being digital, the faders output a data word, and the length of this word (the number of bits that it is comprised of) determines the resolution with which the fader's physical position can be stated. Essentially, the longer the data word, the greater the number of steps into which the length of the fader's travel can be divided. More subdivisions, in turn, mean more precision in the digital interpretation of the movement of the fader knob. Audio faders are typically engineered with eight-bit resolution, providing 256 levels, but some offer 10-bit resolution, which translates as 1024 different levels. In crude terms, as an audio fader needs to cover a practical range of, say, 100dB, then an eight-bit fader will provide an audio resolution of roughly 0.4dB per increment. In other words, the smallest change of level that can be obtained by moving the fader a tiny amount would be about 0.4dB. A 10-bit fader would give 0.1dB resolution per increment, but these are both well below the typical level change that people can hear. In practice, there is also a degree of interpolation and smoothing performed by the DSP, so the actual level adjustment tends to be even smoother, and 'stepping' is rarely, if ever, audible in modern, well-designed systems. One other thing worth mentioning at this point is that the fader's resolution — whether it's a digital or analogue fader — changes with fader position. The fader law is logarithmic so that a small physical change of position while around the unity gain mark on the fader (about 75 percent of the way to the top, usually) changes the signal level by a fraction of a dB, whereas the same physical movement towards the bottom of the fader might change the signal level by several dBs. This is why it is important to mix with the faders close to the unity gain mark, since that is where the best resolution and control are to be found. » J'ai eu l'occasion d'utiliser plusieurs MCU et aussi une Mackie d8B (qui utilise des faders 8 bits comme le QCon) et je n'ai pas noté de différence flagrante entre les deux, alors ne soyez pas effrayé parce que Mackie indique en très gros que la MCU possède des faders 10 bits. Sur un fader de 100 mm, 256 valeurs représentent des échelons de 0.39 mm. Sur 10 bits, cela donne 1024 pas de 0.09 mm. Qui est capable de déplacer un fader sur une distance si courte ? Steve Austin ?
La LED touch-sensor est plutôt pratique car elle indique précisément le moment où le moteur est désactivé, par exemple, lors d'une retouche d'automation à la volée. D'ailleurs cette opération devient une formalité grâce à un circuit touch-sensor réactif et rapide. La réponse des faders aux données arrivant du séquenceur est également très rapide avec une latence minimale, tout comme l'est la navigation dans le projet via les touches "track" (ou "bank") "up/down": la mise à jour des positions de faders est instantanée et précise. On remarquera cependant que ces boutons de navigations fonctionnent à l'envers parce que la sérigraphie du panneau supérieur est inversée par rapport à celle des boutons : appuyer sur up fait passer des voies 9-16 aux voies 1-8, par exemple. C'est un peu déstabilisant, mais oublier simplement ce qui est écrit sur le QCon en se concentrant plutôt sur les boutons eux-mêmes résoud le problème. Le fait que les capuchons de faders ne soient pas entièrement conducteurs est sympathique à l'usage. Pas de risque de modifier un mix par inadvertance, il faut vraiment mettre le doigt sur le capuchon pour débrayer le moteur, sinon, il revient à sa place. Comme il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, finalement à l'usage, je préfère des faders sensitifs sur toute leur surface. J'ai donc changé les capuchons d'origine au profit de capuchons ALBS entièrement métallisés au standard T-lever. Outre leur look bien plus classe, ils sont plus gros et réagissent quelquesoit l'endroit où on pose le doigt. On peut surtout manipuler les faders en les poussant ou les tirant entre le pouce et l'index. Perso, je préfère comme ça. Le seul vrai problème avec ces faders, comme je le disais plus haut, c'est l'absence de graduations sérigraphiées qui vous oblige à regarder l'écran d'ordinateur pour connaître précisément le gain appliqué à une voie. Je pense que je vais d'ici peu calibrer les faders via Cubase puis faire un marquage moi-même avec des transferts à sec type Letraset aux endroits stratégiques (point milieu, gain unitaire, minimum et maximum), mais c'est quelque chose qu'iCON devrait envisager de faire sur les prochaines fournées de QCon. En parlant de calibrage, quand on allume le QCon, il n'y a pas de réglage automatique des faders comme sur la MCU, et la documentation ne parle nulle part d'une procédure manuelle. Il y a cependant de grandes chances pour que ce réglage se fasse au démarrage car tous les faders se retrouvent automatiquement à leur point milieu dès l'allumage. Globalement ces faders sont semble-t-il de bonne qualité, en tous cas comparables à ce que l'on trouve sur les autres appareils du marché. Pour les compléter, on trouve aussi trois boutons modifiant leur comportement : un pour désactiver les moteurs, un pour les bloquer dans leur position courante et le dernier, le bouton "flip", pour échanger l'assignation des paramètres entre les faders et les rotatifs (il est parfois plus pratique de manipuler un fader qu'un encodeur). Enfin, même si ce n'est pas celui qu'on triture le plus, avoir un fader master est un vrai plus par rapport à la BCF 2000 qui oblige à recourir à la souris.

En ce qui concerne les rotatifs, leur crantage n'est pas gênant à l'usage car chaque cran correspond à un pas de donnée dans le séquenceur. Des encodeurs non crantés n'apporteraient finalement rien car l'incrémentation des données pilotées dépend de la résolution supportée par le séquenceur en fonction de son implémentation du protocole Mackie. Les rotatifs de la BCF 2000 ne sont pas crantés et pourtant Cubase incrémente les données exactement comme avec le QCon (par exemple, pour les panoramiques les pas ne sont pas tous de un incrément, et ceci même avec des rotatifs non crantés). L'absence de couronnes de LED autour des rotatifs n'est pas non plus handicappante. En fait, leur utilité n'est pas évidente, à part pour faire joli (je ne les ai presque jamais utilisés avec ma BCF 2000), particulièrement avec un afficheur LCD qui donne une valeur précise pour chaque paramètre. En plus, le rotatif lui-même empêche de voir correctement la couronne et la rend au final inutile.

Un petit mot à propos des boutons, maintenant, qui sont à mon avis le point fort du QCon comparés aux autres produits du marché. Ils sont extrêmement silencieux et le fait qu'ils soient éclairés par l'arrière est simplement génial car cela permet de connaître leur statut en un coup d'oeil. Ils sont en caoutchouc assez souple, type télécommande de télévision, et donc très confortables et agréables au toucher. La plupart s'illuminent en rouge, exceptés certrains ayant une fonction particulière (la plupart bleus), ainsi que les boutons "solo" (verts), "mute" (bleus) et "monitor" (orange). On aurait aimé retrouver exactement les couleurs présentes dans Cubase mais le QCon étant multiséquenceur, on ne peut pas faire plaisir à tout le monde. Juste une question d'habitude qu'il faudra prendre. Leur effet est immédiat dans le séquenceur et ils réagissent immédiatement dans l'autre sens. Pour finir, je dois dire qu'avoir tous ces boutons illuminés sous les yeux est aussi bien plus fun que sur ma BCF 2000 et ses boutons plastiques relativement bruyant avec leurs LED monochromes rouges.

Je ne vais pas passer ici en revue la totalité des fonctions disponibles, ceci serait trop long et la plupart, citées plus haut, sont communes à la majorité des séquenceurs. Je vais plutôt les comparer à celles proposées sur la BCF 2000 et la MCU. En quelques mots, l'implémentation est aussi bonne que sur une MCU. La plupart des paramètres de Cubase sont pilotables et l'afficheur LCD est une bénédiction. On a même accès à certains modes qui ne sont pas implémentés dans l'émulation Mackie proposée par la BCF 2000 (différents modes EQs, sends et panoramiques). L'absence de fonction push des encodeurs n'est pas un problème puisqu'une rangée de boutons supplémentaire (les orange) placée juste au-dessus des faders en reprend exactement la fonction et l'implémentation. L'utilisation de la section transport est transparente de simplicité, les commandes répondent instantanément, on peut ajouter des marqueurs, naviguer parmi ceux-ci, ouvrir et fermer les fenêtres principales du logiciel et les touches de zoom et de navigation sont simplement géniales et font gagner un temps fou. Histoire de faire mon pénible, je signalerai simplement que la dernière version du firmware Mackie Control permet normalement d'afficher des vu-mètres de tranches sur le LCD en appuyant sur "shift" et "SMPTE/beats". Sur le QCon cela ne fonctionne pas. C'est dommage car cela aurait permis de palier partiellement l'absence de LED de signal audio. Mais je ne m'inquiète pas car je suis certain que cela sera corrigé dans une mise à jour prochaine.

Pour finir, un mot du LCD et de la molette jog qui étaient les éléments les plus demandés par les utilisateurs de BCF 2000 (en dehors des faders sensitifs, bien-sûr). Il faut le reconnaître, à l'usage, avoir un afficheur LCD directement sur l'appareil plutôt qu'une émulation sur l'écran d'ordinateur est vraiment indispensable. Sur le QCon, il est vraiment spacieux, rendant les informations faciles à lire et à comprendre. Cependant, avec certains plugins le nombre de paramètres disponibles est un peu effrayant et savoir exactement quel truc fait quoi devient difficile si on n'utilise que le LCD. Du coup, voir la fenêtre de plugin ouverte dans le séquenceur sera parfois indispensable pour retrouver ses petits, à moins que vous n'utilisiez tout le temps les mêmes traitements et que vous en connaissiez par coeur les paramètres. Pour les autres composantes, type EQ, panoramiques ou envois d'effets, c'est vraiment très pratique, pour ne pas dire un pur bonheur, tellement il devient facile de garder un oeil sur presque tout. Un peu préoccupé par la molette jog lors du premier contact, je reconnais qu'elle est finalement très agréable à utiliser. Elle est juste un poil trop légère et trop haut-perchée au-dessus du panneau principal, mais s'avère bien pratique pour naviguer dans un projet. Quand on la manipule lentement, le crantage est bien pensé également puisqu'il permet d'avancer mesure par mesure ou même frame par frame.

Pour faire court, l'utilisation du QCon dans Cubase est d'une facilité déconcertante. L'appareil est presque aussi complet que la MCU. Les seules fonctions qui manquent sont, comme je le disais plus haut, les huit boutons "group tracks" qui rappellent des vues du mixeur et les boutons de gestion projet/fenêtres (je dois reconnaître tout de même que les boutons "left" et "right" qu'on trouve sur la MCU sont bien pratiques pour atteindre facilement les locateurs et font un peu défaut ici, mais je suis sûr qu'on peut les programmer facilement via un clavier MIDI ou même via les touches de fonctions F1 à F8). On peut même, dans Cubase tout au moins, utiliser des scripts Generic Remote en parallèle du périphérique Mackie pour contrôler encore d'autres fonctions en appuyant sur les boutons "monitor" (je le faisais déjà avec ma BCF 2000 pour ouvrir/fermer les fenêtres de plugins et il est tout à fait possible de le faire avec le QCon). Un seul bouton me manque vraiment, mais il est absent aussi des autres contrôleurs : un bouton OK pour valider les boîtes de dialogue dans le séquenceur. Chaque fois qu'il faut valider un choix, il faut presser la touche "Entrée" du clavier de l'ordinateur et ça, je n'aime pas du tout. A part ça, utiliser cette machine améliore réellement votre rythme de travail et sa courbe d'apprentissage est ridicule si vous maîtrisez correctement votre séquenceur. Motif supplémentaire de satisfaction, j'ajouterai enfin que le QCon n'a ni crashé ni buggé pendant toute la durée du test et que la communication contrôleur/séquenceur est instantanée et stable dans les deux sens.

Si vous voulez voir le QCon en action voici une vidéo de présentation proposée par iCON Digital Audio.

Et en voici une autre filmée au salon Music China 2010 par le webzine MidiFan.


En guise de conclusion

Arrivé à la fin de ce test (plutôt long), on peut dire que ce QCon est vraiment une bonne surprise. Même si la qualité de fabrication n'atteint surement pas celle d'une Mackie Control Universal Pro (je n'en suis pas si sûr en ce qui concerne la première génération d'MCU) qui reste la référence dans son domaine, la machine propose quasi intégralement les mêmes prestations que l'original, que ce soit en terme de distribution des commandes ou d'implémentation du protocole Mackie. Il est beaucoup plus complet qu'une BCF 2000 et sa qualité de fabrication est meilleure. On est clairement dans une autre catégorie, vraiment pas loin de l'original dans ce que recherchent les utilisateurs. On peut affirmer avec certitude qu'iCON vient remplir le fossé qui séparait ses deux "cousines" en proposant une nouvelle alternative aux utilisateurs pluôt que de chercher à remplacer ou imiter intégralement un produit concurrent. Maintenant, vous avez le choix entre "pas cher", "pas-si-cher-si-on-considère-qu'on-n'est-pas-loin-de-l'original" et "cher". Pour être franc, dans un environnement home-studio, je ne vois vraiment pas quel intérêt il y aurait à acheter une MCU, à part peut-être quelques différences mineures et l'envie de faire "comme les pros".

Bien-sûr, il y a quelques petits défauts (boutons inversés, quelques faders un peu mous du genou, par exemple) et fonctions qui manquent (par exemple, pas d'afficheur LED pour afficher le timecode), mais ils seront simples à surmonter et ce ne seront surement pas des freins à l'achat. Ce produit devrait rapidement devenir un standard avec un tel rapport qualité/fonctions/prix. Avec en plus une réactivité et une écoute de qualité de la part des employés iCON, je suis certain que l'appareil va continuer à évoluer, avec des surprises dans un proche avenir. Annoncé à un tarif d'environ 500 euros (il faudra chercher le meilleur prix sur internet), le QCon est juste un tout petit peu plus cher que le CC121 steinberg (environ 370 euros), par exemple, pour un appareil bien plus complet et d'aussi bonne qualité.

J'ai tellement apprécié le QCon que je m'en suis offert un à l'issue du test. Je crois savoir, d'ailleurs, que je suis le tout premier utilisateur à en posséder un en Europe ;o)


Remerciements

J'aimerais remercier publiquement Chris Wong et sa soeur Helen Wong qui travaillent chez iCON à Hong Kong. Ils ont été adorables dès le premier mail que je leur ai adressé pour leur proposer un test sur le site Espace Cubase et ont toujours été disponibles et désireux de répondre à mes (nombreuses) questions...et ils le sont encore ! Il est certain que cet état d'esprit leur apportera rapidement beaucoup de nouveaux clients fidèles.